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Les chiens et chats « plissés »
Attention à l’intertrigo

Les chiens et chats « plissés »
© Shutterstock

Nous avons tous souffert au moins une fois de lésions de frottements entre les orteils, lorsque les chaussures sont trop étroites. Rares sont les animaux qui mettent des bottines mais ils sont en revanche nombreux à présenter des plis de peau cutanés ! Des mesures d’hygiène quotidiennes sont indispensables pour prévenir l’apparition d’intertrigo susceptible de les faire souffrir et difficile à soigner.

Le mot intertrigo vient du latin : de inter, entre, et terere, frotter. C’est une irritation qui survient dans des zones où deux surfaces de peau sont en contact étroit.

Le frottement continu, associé au manque d’aération, crée des conditions favorables à la macération et à la prolifération de bactéries ou de champignons.

Les localisations varient en fonction des races

Les chiens et les chats « à plis » et à poils ras sont les plus exposés à l’intertrigo. Les poils durs et courts irritent en effet plus la peau contre laquelle ils frottent.

Le shar-peï est évidemment LA race canine la plus sujette aux irritations cutanées : l’aspect entièrement plissé de la peau sur le corps de ce chien le rend particulièrement vulnérable aux intertrigos. Ces chiens dégagent d’ailleurs souvent une odeur très désagréable, à cause de la dégradation par les bactéries du sébum qui s’accumule au sein des plis.

D’autres chiens sont également prédisposés à ce type d’affection, dans des zones bien spécifiques en fonction de leur anatomie.

  • Les chiens aux babines pendantes (St Bernard, Terre-Neuve, cockers, setters, Labrador et golden retrievers) présentent parfois de l’intertrigo au niveau des lèvres.
  • L’intertrigo peut apparaître sur le chanfrein des chiens à face courte (brachycéphales) tels que les bouledogues anglais et français, le carlin, le pékinois…
  • Les chiens dont la queue est en forme de « tire-bouchon » et qui a tendance à rentrer dans la peau (bouledogue anglais, carlin, Boston terrier…) sont souvent atteints d’intertrigo à la base de la queue.
  • Chez les chiennes dont la vulve est très petite (celles qui ont par exemple été stérilisées très jeunes, bien avant la puberté), de l’urine et des sécrétions vaginales peuvent s’accumuler dans les replis vulvaires. L’irritation est aggravée par le léchage.
  • Chez les chats de race, ce sont les persans et les himalayens qui sont les plus souvent victimes d’intertrigo.

Faites de la prévention au quotidien !

Repérez les endroits de la peau où des plis risquent de créer des irritations. Si, à l’intérieur des plis, la peau est rouge, épaissie et/ou devient plus foncée, cela peut être le signe du début d’un intertrigo.

N’attendez surtout pas que le chien se gratte ou sente mauvais pour intervenir. La prévention de l’intertrigo passe avant tout par un nettoyage soigneux et quotidien des zones à risques avec une lotion antiseptique. (Des lingettes spéciales existent à cet effet : demandez à votre pharmacien). N’oubliez pas de bien sécher les plis si votre chien se baigne ou est mouillé : plus l’humidité est importante dans les plis, plus la macération est rapide.

Ces soins locaux sont indispensables pour éliminer les bactéries et les débris de surface. Il faut surtout éviter l’excès de sébum qui favorise les infections secondaires. Votre vétérinaire peut vous prescrire des shampooings antiséborrhéiques et antiseptiques à faire au moins une fois par semaine, afin d’assainir le milieu cutané. Des shampooings à base de peroxyde de benzoyle ou d’autres produits soufrés achetés en pharmacie peuvent également être efficaces. Préférez les shampooings aux pommades et aux crèmes, ils permettent de nettoyer la peau en profondeur.

Ne passez pas à côté d’une infection

Lorsque le milieu cutané reste très humide en permanence, la couche cornée qui protège l’épiderme finit par se ramollir et laisser pénétrer des germes. Des bactéries mais aussi des levures (Candida, Malassezia…) viennent alors coloniser la peau. Une infection secondaire s’installe, qui se manifeste par des lésions suintantes voire purulentes, très nauséabondes. Sans traitement, de véritables furoncles peuvent apparaître, souvent sanguinolents. En fin d’évolution, il y a formation d’ulcères et de croûtes car le chien se gratte de plus en plus.

L’avis de votre vétérinaire est indispensable pour mettre en place un traitement approprié, qui traite l’inflammation et élimine l’infection. Quelles que soient les mesures prises à ce stade, l’intertrigo risque de récidiver tant que les plis cutanés subsistent. Le pronostic reste donc réservé.

Traitement chirurgical des plis ?

Il est bien sûr impossible de « lifter » entièrement la peau d’un shar-peï mais lorsque les plis sont localisés, certaines techniques chirurgicales permettent de limiter les récidives, en particulier au niveau des babines et de la queue. Dans certains cas, l’amélioration de l’état du chien est spectaculaire. Parlez-en à votre vétérinaire


Si vous êtes courageux et pas trop maniaque, déposez du talc au fond des plis, sur une peau propre et sèche. Si vous le faites tous les jours, cela vous permettra d’espacer un peu les shampooings.