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L'hyperthyroïdie : un trouble hormonal fréquent chez le chat âgé

L'hyperthyroïdie : un trouble hormonal fréquent chez le chat âgé
© Shutterstock

Chez le chien, la thyroïde fonctionne parfois au ralenti, provoquant une maladie appelée hypothyroïdie. Chez le chat c’est l’inverse : la production d’hormones thyroïdiennes tend à s’intensifier chez certains animaux âgés, le plus souvent à cause d’une prolifération anormale de la glande, qu’on appelle communément un goitre. Il existe plusieurs façons de traiter l’hyperthyroïdie du chat.

Un trouble hormonal fréquent chez le chat âgé

La thyroïde est une petite glande située dans le cou, près de la trachée. Elle produit des hormones indispensables au bon fonctionnement de l’organisme : la température corporelle, la pression artérielle, la fréquence cardiaque, le fonctionnement gastro-intestinal (…) dépendent en partie d’une production régulière d’hormones thyroïdiennes. Lorsque la production s’emballe, l’état général du chat s’altère progressivement.

Quand suspecter un chat d’être hyperthyroïdien ?

Le profil d’un chat hyperthyroïdien est le suivant : il a plus de 10 ans, il maigrit alors qu’il mange normalement, voire plus que d’habitude, et il présente un comportement très agité. D’autres symptômes peuvent aussi apparaître : vomissements, diarrhée, accélération de la respiration, perte de poils anormale…

Environ 10 % des chats de plus de 9 ans sont atteints d’hyperthyroïdie. Dès l’âge de 7 ans, le bon fonctionnement de la thyroïde mérite donc d’être vérifié par votre vétérinaire lors des visites annuelles. Il peut s’appuyer sur l’appréciation de la taille de la thyroïde de votre chat : de petits nodules peuvent parfois être mis en évidence à la palpation ou à l’échographie. Mais en début d’évolution, seul un dosage des hormones thyroïdiennes (la thyroxine ou T4) permet de repérer un problème éventuel.

Lorsque le résultat du dosage hormonal n’est pas concluant mais que votre chat présente des signes qui évoquent une hyperthyroïdie, il est préférable qu’il soit suivi régulièrement pour contrôler son évolution.

Plusieurs traitements possibles pour l’hyperthyroïdie féline

L’hyperthyroïdie du chat est très rarement due à une tumeur. Si un traitement adapté est mis en place et que l’état général du chat n’est pas trop affecté par la maladie, l’espérance de vie du chat peut être d’au moins 2 ans. Plusieurs solutions thérapeutiques peuvent vous être proposées.

Le pronostic est cependant plus réservé quand le chat présente une autre maladie en parallèle. Rappelons-le, les chats hyperthyroïdiens sont généralement des chats déjà âgés !

Le traitement à l’iode radioactif donne de bons résultats mais il est exceptionnel, à cause des difficultés pratiques de mise en oeuvre chez le chat et surtout, du coût très élevé de ce traitement.

Ablation chirurgicale

Très souvent, une seule partie de la thyroïde est malade et une ablation partielle de la glande peut permettre d’améliorer l’état de l’animal. Malheureusement, dans un tiers des cas, l’hyperthyroïdie récidivera. L’ablation totale de la thyroïde supprime évidemment le risque de rechute mais le chat a alors besoin d’un traitement hormonal substitutif, sinon il risque de passer « d’hyper » à « hypo » thyroïdien.

Traitement médical

Certains médicaments permettent de limiter la production d’hormones thyroïdiennes quand celle-ci est excessive. Un traitement médical évite évidemment les risques liés à la chirurgie mais il est relativement onéreux. Il faut de plus que le chat soit coopératif pour accepter de prendre tous les jours des comprimés pendant le reste de sa vie ! D’autre part, si le dosage n’est pas bien adapté au chat, des effets secondaires peuvent éventuellement apparaître au bout de quelques mois : vomissements, perte d’appétit, démangeaisons au niveau de la face…

Traitement nutritionnel

Il faut que l’alimentation apporte de l’iode en quantité suffisante pour que la synthèse des hormones thyroïdiennes se déroule normalement. Si le chat consomme exclusivement un aliment restreint en iode, on peut espérer normaliser la production d’hormones thyroïdiennes en quelques semaines.

Avantages et limites du traitement nutritionnel de l’hyperthyroïdie féline

Plusieurs études montrent que la restriction alimentaire en iode est efficace pour contrôler les symptômes de l’hyperthyroïdie féline. En passant au-dessous d’un certain seuil d’ingéré alimentaire, on arrive à faire baisser durablement la concentration moyenne en hormones thyroïdiennes dans le sang. L’état général du chat est également amélioré : le poids se stabilise, l’animal devient plus calme et les troubles digestifs ont aussi tendance à diminuer au bout d’un certain temps de consommation régulière.

Le traitement nutritionnel ne peut être efficace que si vous pouvez contrôler complètement l’alimentation de votre chat. Si votre animal sort et qu’il a la possibilité de chasser ou d’aller manger chez un voisin, la restriction en iode ne pourra pas être suffisante pour produire des effets. Pour que le traitement serve à quelque chose, il faut que le chat consomme exclusivement l’aliment pauvre en iode. D’autre part, si vous avez plusieurs chats, il vous faudra faire en sorte que seul le chat hyperthyroïdien ait accès à l’aliment diététique (et qu’il n’aille pas manger dans la gamelle des autres !)


En dehors de quelques restrictions liées au mode de vie de certains chats, le traitement nutritionnel de l’hyperthyroïdie féline représente une avancée majeure pour le traitement de cette maladie.