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Les chats et les puces

Les chats et les puces
© Shutterstock

Le chat est un animal discret qui laisse peu facilement deviner qu’il est porteur de parasites. D’autre part, nous sommes tous persuadés qu’une maison régulièrement nettoyée ne peut pas héberger de puces ; faux ! Résultat : l’omniprésence des puces dans l’environnement des chats est souvent sous-estimée.

IDÉES FAUSSES

S’il est désagréable d’admettre que les puces sont partout, il est encore plus difficile d’en venir à bout sans bien connaître la façon de s’en débarrasser. Quand nous traitons un chat contre les puces, nous le faisons en général mal et pas assez souvent, par ignorance ou par paresse. Nous concentrons nos efforts sur l’animal alors qu’il faut aussi cibler l’environnement. Révisons donc quelques certitudes avant d’entamer le prochain traitement, qui lui sera vraiment efficace !

« Mon chat n’a pas de puces : je ne le vois pas se gratter »

A la différence du chien, le chat se gratte peu lorsqu’il héberge des puces : il a juste tendance à augmenter le temps passé à lécher son pelage. Sa langue très râpeuse lui permet ainsi de se débarrasser des parasites qui le démangent ; en moyenne, un chat qui a des puces passe deux fois plus de temps à se toiletter. Ce comportement est cependant insuffisant à le débarrasser complètement des puces et il présente aussi plusieurs inconvénients : sa peau risque d’être agressée par le léchage intensif, le chat avale une quantité importante de poils qui perturbe son transit digestif et enfin, en se léchant activement, le chat contribue à disséminer les oeufs de puces un peu partout dans la maison !

« Mon chat n’a pas de puces : je n’en vois pas sur lui »

Seulement 5 % des puces vivent en permanence dans le pelage du chat. Le reste de la population (oeufs, larves, nymphes et puces adultes en attente de trouver un hôte) vivent dans l’environnement. Suivant les conditions de température, il faut entre 2 semaines et 6 mois pour qu’un oeuf produise une puce adulte apte à parasiter votre chat. Aux beaux jours, le cycle s’accélère.

« Ma maison est très propre : il ne peut pas y avoir de puces »

Si votre chat entre en contact avec un animal infesté, il récupère environ 3 puces en deux heures et cela peut suffire à contaminer la maison en quelques semaines ! Autre possibilité d’infestation : si un animal porteur de puces est passé une fois chez vous, des oeufs sont probablement tombés sur le sol et le cycle de développement des puces a été amorcé. Les oeufs et larves de puces sont impossibles à remarquer à l’oeil nu. Même si vous faites le ménage très régulièrement, cela n’exclut pas la présence de puces.

Dans les maisons, les puces s’abritent dans les lieux sombres : sous les lieux de couchage des animaux, dans la profondeur des tapis et des moquettes, entre les lames de parquets ou derrière les plinthes.

Quand on veut se débarrasser des puces, il faut commencer par aspirer soigneusement toutes ces « niches » mais certains endroits demeurent inaccessibles. Des études ont montré que l’aspirateur permet d’éliminer 90 % des oeufs logés dans une moquette mais moins de 30 % des larves de puces car elles fuient la lumière et demeurent plus en profondeur. Une vaporisation d’insecticide, sous forme d’aérosol ou de diffuseur de brouillard (fogger), permet de compléter le nettoyage mécanique.

« Je traite mon chat une fois par an contre les puces donc il est protégé »

Vous faites partie des 80 % de propriétaires consciencieux qui traitent leur animal au moins une fois par an.

Malheureusement, les enquêtes montrent que seulement un tiers des propriétaires qui administrent un produit antipuce le font à une fréquence insuffisante pour prévenir réellement l’infestation par les insectes.

Quel que soit le produit utilisé, l’action ne dure jamais au-delà de quelques mois. Or, dans une maison où vivent des animaux, les puces sont actives toute l’année. Il faut donc répéter les traitements régulièrement pour en venir à bout.

« Quelques puces sur mon chat, ce n’est pas grave »

Même si votre chat reste stoïque, sachez que les puces peuvent sérieusement nuire à son bien-être. Lutter contre ces parasites contribue à améliorer sa qualité de vie et à protéger sa santé.

• Les démangeaisons perturbent ses périodes de repos, ses poils tombent en grand nombre et il s’abîme la peau en se toilettant de manière exagérée. Certains animaux développent même des réactions allergiques intenses à la salive de puce. Ils sont alors capables de s’automutiler à force de se gratter et/ou de se mordre. • Une infestation importante entraîne une perte de sang chronique qui contribue à affaiblir le chat. Des chatons peuvent facilement devenir anémiés à cause des puces. • Les puces transmettent très souvent un ténia (Dipylidium caninum) au chat : les segments de ce parasite, semblables à des grains de riz, sont parfois visibles dans les selles du chat.

N’oubliez pas non plus que les puces ne se contentent pas toujours de rester sur le chat ; elles ne dédaignent pas de piquer l’homme si l’occasion se présente !

« Mon chat n’aime pas les produits anti-puces »

Depuis quelques années, l’industrie pharmaceutique a beaucoup travaillé à améliorer les présentations des produits insecticides destinés aux animaux. S’il est vrai que de nombreux chats acceptent mal les pulvérisations d’insecticides (et pas du tout les shampooings !), que les colliers peuvent être dangereux pour les chats qui sortent, que les produits injectables nécessitent une visite chez le vétérinaire, il existe cependant des produits faciles à utiliser. Les plus simples sont sans doute les pipettes à appliquer sur la peau du chat, en écartant bien les poils. Déposez le produit de préférence à la base du cou, entre les épaules pour éviter que le chat se lèche. La pipette laisse s’écouler un liquide gras qui va diffuser sur la peau et agir sur l’ensemble de la surface cutanée moins de 24 heures après l’administration. En général, l’action insecticide dure 3 à 4 semaines. D’autres produits antipuces peuvent être administrés par voie orale, en comprimé ou en liquide à mélanger à l’alimentation. Le produit circule alors dans le sang et intoxique les puces qui viennent piquer le chat.

« Les produits anti-puces ne marchent pas, les puces reviennent toujours »

Puisque 95 % des puces vivent dans l’environnement de l’animal, il est normal qu’elles reviennent le parasiter dès qu’il passe à leur portée. Le seul moyen d’éviter une réinfestation rapide est de traiter la maison et d’empêcher qu’elles continuent à se reproduire. Cela implique d’agir à tous les stades du développement de l’insecte. Certains produits sont étudiés pour empêcher le développement des oeufs et larves de puces dans l’habitat. Ce sont des régulateurs de croissance des insectes. Il existe des spécialités vétérinaires qui associent un insecticide à action immédiate et un régulateur de croissance ; l’effet antipuce est alors prolongé car le cycle de reproduction des insectes est stoppé.

« Je ne veux pas employer de produits toxiques sur mon chat ni dans ma maison »

Si vous avez décidé de diminuer l’usage de produits chimiques de synthèse dans votre environnement, vous pouvez trouver facilement des alternatives aux insecticides classiques. De nombreuses substances naturelles ont en effet une action répulsive contre les puces, c’est-à-dire qu’elles les éloignent sans les tuer. C’est le cas de plusieurs huiles essentielles comme l’huile de margousier ou l’huile de neem. Une fois déposées sur le chat, ces huiles créent « une barrière » contre les puces qui sont présentes autour de l’animal.

Il ne faut cependant pas négliger la toxicité potentielle des huiles essentielles qui ne doivent en aucun cas être utilisées pures. Des présentations à base d’huiles essentielles sont commercialisées spécialement pour les chats et offrent une bonne sécurité d’emploi. Plusieurs sont proposées en pipettes, comme les insecticides. Suivant les cas, leur efficacité dure de 48 heures à 1 mois si la pression parasitaire est faible. Pendant la belle saison, une administration plus fréquente est souvent nécessaire.

Il vous faudra aussi protéger l’ensemble de votre habitation pour améliorer le niveau de protection contre les insectes. Certains fabricants proposent des mélanges d’huiles essentielles (lavande, orange, menthe, citron, citronnelle, géranium…) à diffuser dans la maison en prévention des infestations dans la maison. Ces préparations ont une plus faible activité que les produits insecticides destinés à traiter les maisons mais ont l’avantage de diffuser une odeur agréable.