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Dermatite atopique : identifier les allergènes responsables

Dermatite atopique : identifier les allergènes responsables
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Les progrès de la médecine vétérinaire permettent d’envisager aujourd’hui des programmes de désensibilisation pour les chiens allergiques. Mais encore faut-il connaître les allergènes qui déclenchent l’inflammation de la peau ! D’où l’intérêt du développement de certains tests cutanés, qui permettent d’orienter ensuite le traitement.

Identifier les allergènes responsables

Les progrès de la médecine vétérinaire permettent d’envisager aujourd’hui des programmes de désensibilisation pour les chiens allergiques. Mais encore faut-il connaître les allergènes qui déclenchent l’inflammation de la peau ! D’où l’intérêt du développement de certains tests cutanés, qui permettent d’orienter ensuite le traitement.

À cause d’une prédisposition génétique, de nombreux chiens développent très facilement des allergies cutanées envers des éléments de leur environnement. Ce syndrome est appelé la dermatite atopique canine. Les lésions sont en général localisées dans des zones caractéristiques : plis des aisselles et de la région inguinale, espaces interdigités, pavillons des oreilles, lèvres et paupières. Une otite externe est très souvent présente.

À partir de l’observation des lésions, de leurs conditions d’apparition et de la race du chien, le vétérinaire peut établir un diagnostic de dermatite atopique.

Pour envisager un traitement, il doit cependant rechercher des causes plus précises.

En quoi consiste un test cutané ?

Il s’agit d’injecter dans la peau de très faibles doses de substances potentiellement allergisantes pour le chien, pour stimuler son système immunitaire. Selon la façon dont la peau réagit aux injections, on voit si le chien est sensibilisé à certains allergènes particuliers.

Les tests sont généralement réalisés chez un chien adulte. Il ne faut pas que le chien reçoive des médicaments anti-inflammatoires au moment du test. Aucun traitement oral à base de corticoïdes ne doit avoir été administré depuis au moins 3 semaines, pour ne pas fausser les résultats.

Un test cutané exige de tondre un carré de peau de 15 cm de côté environ, dans la zone du thorax par exemple. Le vétérinaire trace plusieurs repères sur la peau et injecte chaque solution d’antigène, à espaces réguliers. Le test inclut l’injection d’un témoin positif (une substance irritante même pour un chien non atopique) et d’un témoin négatif (sérum physiologique) pour faciliter l’interprétation des résultats.

Interprétation d’un test cutané

Les résultats sont « lisibles » après 15 à 20 minutes : un test positif se traduit par l’apparition d’une rougeur à l’endroit de l’injection, ainsi qu’une surélévation nette de la peau, signe d’une réaction immunitaire locale.

Une réaction positive indique que la peau contient des anticorps prêts à entrer en action mais cela n’implique pas forcément que les troubles cutanés du chien soient liés à une dermatite atopique. L’interprétation doit donc toujours être très prudente et tenir compte des antécédents du chien.

Des réactions faussement positives ou faussement négatives sont parfois observées, liées aux conditions de réalisation du test ou à des variations de sensibilité individuelle. Certains chiens ne réagissent par exemple qu’à certaines saisons, des maladies parasitaires peuvent être responsables d’une sensibilisation cutanée, etc.

Allergènes fréquemment impliqués lors de dermatite atopique

Les extraits d’allergènes que l’on injecte sont des substances présentes dans l’air : pollens de différentes origines, moisissures, poils, poussières de maison, etc. Les chiens atopiques sont souvent sensibles aux minuscules acariens vivant dans la poussière et les farines : 50 à 80 % des chiens atopiques sont par exemple sensibilisés à Dermatophagoides farinae. Les allergies aux pollens sont moins fréquentes mais elles existent, en particulier chez le dalmatien, le caniche et le golden retriever. En revanche, les cas d’allergies aux moisissures sont rares en Europe.

Le même type de test peut être utilisé pour confirmer une suspicion de dermatite par allergie aux piqûres de puces.

Avantages des tests cutanés

Le test cutané a l’intérêt d’être relativement sensible et peu coûteux. En revanche, son interprétation n’est jamais fiable à 100 %. De plus, il oblige à interrompre un traitement anti-inflammatoire en cours et à tondre localement le chien.

Le test cutané constitue cependant l’étape initiale indispensable pour identifier les allergènes en cause et envisager un traitement de désensibilisation. L’immunothérapie est aujourd’hui un bon moyen de maîtriser les signes de dermatite atopique chez les chiens concernés, à condition qu’elle soit ciblée sur les bons antigènes.

Chez le chien, la désensibilisation peut aujourd’hui se faire par voie sublinguale (en appliquant des doses croissantes d’antigène sur la muqueuse de la langue), comme cela se fait chez l’homme. Les réponses à ce type de traitement sont bonnes dans la majorité des cas.

Autres tests disponibles pour les chiens atopiques ?

Un laboratoire américain a récemment annoncé avoir identifié un nouveau marqueur sanguin de la dermatite atopique. Le test repère des anomalies spécifiques sur certains globules blancs impliqués dans la réaction allergique (les lymphocytes T). Il mettrait en évidence une hyperréactivité de certains récepteurs chez les chiens atopiques. Ce test n’identifie cependant pas à quoi le chien est spécifiquement allergique.

D’autres tests à réaliser en laboratoire à partir d’un échantillon de sang du chien ont été développés depuis quelques années, mais la qualité de ces tests est discutable et leurs résultats difficiles à interpréter.

La dermatite atopique est une maladie de plus en plus fréquente et la génétique n’est pas seule en cause. De nombreux autres facteurs de risque, liés à l’environnement, sont impliqués mais encore mal connus. D’autres études viendront prochainement nous aider à mieux maîtriser les conséquences de ces affections cutanées douloureuses pour les chiens.


La dermatite atopique est une maladie de plus en plus fréquente et la génétique n’est pas seule en cause. De nombreux autres facteurs de risque, liés à l’environnement, sont impliqués mais encore mal connus. D’autres études viendront prochainement nous aider à mieux maîtriser les conséquences de ces affections cutanées douloureuses pour les chiens.